PETA : grossophobie, sexisme, validisme… Vous comptez vous arrêter, un jour ?

Cher.es lecteurs.trices, connaissez vous la PETA ?

Cette grosse organisation, internationale, milite pour les droits des animaux.
(Jusque là, ça a l’air bien, hein ? C’est vrai, c’est important que les animaux soient traités de manière éthique).
Je ne vais pas débattre ici sur toutes les questions des droits des animaux, sur le spécisme (= fait de considérer l’espèce humaine comme étant intrinsèquement supérieure aux autres espèces animales, et donc de considérer que les humains ont droit de vie, de mort et d’exploitation sur les animaux).
Déjà parce que honnêtement dit, je ne m’y connais de loin pas assez pour dire des trucs pertinents, et d’autre part parce que bah… C’est pas le sujet de cet article.

Parce que là, franchement, la PETA, je n’ai pas vraiment envie d’en faire l’éloge.
Vraiment pas. Du tout. Même pas un tout petit peu.
Je suis même PLUTÔT FURAX là tout de suite.

Parce que voyez vous, la PETA, sous prétexte de défendre les droits des animaux, elle cumule les campagnes PLUTÔT DOUTEUSES, et les déclarations VRAIMENT FOIREUSES.

Je vais donc décortiquer trois de leurs « exploits », qui m’ont sérieusement fait grincer des dents.
En commençant par le dernier truc en date à m’être tombé sous les yeux (yeux qui se sont instantanément écarquillés dans un gros WHAT THE FUCK PETA WHAT THE HELL ARE YOU DOING ?!) :

Voilà ce qu’on trouve sur le site de PETA France, dans leur FAQ (http://www.petafrance.com/faq-general.asp) :

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Oui.
Vous avez bien lu.
« De la même façon, un handicapé mental a des droits, même s’il n’est pas mignon ou si personne ne l’aime ».
Tranquille, la PETA enfonce la porte déjà largement ouverte de la discrimination envers les personnes handicapées. A plus forte raison handicapées mentales.

Breaking news : oui, les personnes en situation de handicap mental sont aimé.es. Par leur famille, par leur entourage, par leurs amis, par leurs potes (handicapés ou non, d’ailleurs), par les personnes qui s’occupent d’eux s’ils sont placés en institution, par… plein de monde, en fait.
J’ai bossé avec des personnes mentalement handicapées en institution, y compris avec des personnes âgées n’ayant plus vraiment de famille qui venait les voir ou se préoccupait d’eux, mais pour autant, je n’en ai jamais rencontré un.e seul.e qui ne soit pas aimé.e.

Pas mignons ? Ca veut dire quoi, mignon, déjà ? Non parce que j’ai pas de définition universelle de « mignon », moi. Explique moi, PETA, c’est quoi une personne mignonne ?
Correspondre à la « beauté classique des magazines » ? Rentrer dans les « standards de la beauté normés par la société » ? C’est ça, être mignon.ne ?
Vraiment ?

Oui, les personnes en situation de handicap mental sont aimées.
Non, elles n’ont pas à requérir la validation de la PETA (ou de la société, ou de qui que ce soit) sur leur beauté ou leur mignonitude.

Et, PETA, merci d’arrêter de les utiliser comme argument, comme des pions à votre disposition pour étayer vos arguments. Les personnes mentalement handicapées sont des personnes à part entière, pas des ressorts argumentatifs.

Tiens, on parlait de la validation de la PETA sur la beauté des gens…
Vous serez surement ravi.es d’apprendre que PETA s’éclate aussi à tailler dans le gras des personnes obèses :

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Traduction : Sauvez les baleines, perdez la graisse : devenez végétarien.

Voilà voilà.
Tout en subtilité, en finesse, n’est-ce pas ?
Je suis sûre que tout comme moi, vous êtes absolument bluffé.es par l’originalité du slogan en plus, non ?
C’est vrai quoi, les blagues vaseuses sur « Sauvez Willy !! » et autre variations autour du thème des cétacés, sur le passage d’un gros.se, c’est TELLEMENT INEDIT.
Oula.
Merveilleux. Donc… Pour défendre les droits des animaux, la PETA utilise les mêmes ressorts que les enfoiré.es grossophobes qui m’ont pourri mon adolescence.
Et c’est supposé… Me sensibiliser à quoi que ce soit, à part à l’envie de foutre le feu à ces affiches ?

Tant qu’à utiliser cet article pour faire autre chose que grogner, je rappellerai que la malbouffe est loin d’être le facteur le plus décisif en matière de surpoids ou d’obésité.
L’obésité est multifactorielle. Et a une foule de causes qui sont très loin de la fréquentation trop assidue du Mc Do et de la consommation abusive de viande. Parmi elles : les troubles du comportement alimentaire, la précarité financière (oui, la bouffe pas chère est rarement la plus saine…), les problèmes hormonaux, la prise de médicaments (corticoïdes ou psychotropes, en particulier, mais il y en a probablement d’autres qui peuvent entrainer une prise de poids), les problèmes métaboliques.
Non, la solution à l’obésité ne se résume pas à « arrêter de manger au Mc Do ». Et, by the way… Je connais des personnes végétariennes ou vegan en surpoids ou obèses…
Donc non seulement la campagne de pub de la PETA est grossophobe et blessante, mais en plus, elle repose sur du pur flan d’un point de vue médical.
Grossophobie : +100
Crédibilité : -100.
Bravo, PETA, bravo…

Et pour finir ce rapide tour d’horizon des campagnes et déclarations de la PETA qui m’ont fait grincer des dents, vous prendrez bien un peu de sexisme ?

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Cette campagne, signée Bryan Adams (merde, je préférais quand il était un des chanteurs de mon adolescence, tiens…), suinte magistralement de sexisme.
Et en prime, m’a fait ricaner.
Là aussi… OMG comme c’est révolutionnaire, comme idée, de comparer une femme (ici Zahia) à un assemblage de bouts de viande.
Euh… C’est tellement révolutionnaire que j’ai cette impression environ 10 fois par jour dans la rue ou les transports en commun, d’être un steak sur l’étalage d’un boucher, hein.
Chouette, défendons les animaux non-humain tout en reprenant allègrement le regard creepy qui se ramassent constamment les animaux humains femelles, hein, c’est une TELLEMENT EXCELLENTE IDEE.

Entendons-nous, ça n’est absolument pas la démarche de Zahia, le fait qu’elle ait choisi de poser pour cette campagne que je critique. C’est son corps, elle en fait ce qu’elle veut, c’est son droit le plus strict et ça n’a pas à être critiqué et jugé.
En revanche, la démarche du concepteur (homme, donc) de la campagne me dérange nettement, NETTEMENT plus.

PETA, sérieusement…
Lutter pour un traitement éthique des animaux non-humains, c’est bien.
Par contre, si pour ça tu te permets de renforcer une par une chaque discrimination à l’intérieur de la race humaine, je me permettrai (tant qu’à faire un truc utile aux animaux de tes campagnes de pub et de ta communication foireuse) de récupérer tes affiches pour en faire une litière 100% recyclée pour mes chats. Je suis sûre qu’il se feront un plaisir de faire caca dessus…

7 réflexions sur “PETA : grossophobie, sexisme, validisme… Vous comptez vous arrêter, un jour ?

  1. Wow, j’étais scandalisée de leur pub avec Zahia mais je n’avais jamais creusé plus à ce niveau.. c’est honteux.
    Quand on se dit être pour la cause animalière, on se doit d’être avant tout pour le respect des causes humaines.

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  2. Je me demande parfois qui soutient encore PETA, et pourquoi. Je suppose que parmi les militants antispécistes, ce doit être une majorité de personnes non ciblées par leurs campagnes minables (malheureusement c’est un peu toujours les mêmes qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez).
    C’est pas comme si y avait pas d’autres asso qui font du super boulot sans pourrir d’autres catégories aux États-Unis ou ailleurs (et même, ce ne serait pas une raison valable pour soutenir PETA).
    Bref on ne le dira jamais assez, ils sont nuls.

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  3. Tres interessant cet article et pour le coup je me permettrais d’ajouter que je ne vous trouve pas tiède du tout là dessus.
    Décidément vous choisissez bien vos sujets et il faut bien avouer que PETA à quelque peu craqué avec ces slogans, je mets même une mention spéciale pour les baleines… je me croirais revenu au collège. Enfin, c’était certainement plein de bonnes intentions, il faut au moins espérer ça.

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  4. Le véganisme disparaîtra.

    Nietzsche devient de plus en plus cité et adulé. Et selon Nietzsche, les faibles sont des esclaves et n’ont que des ressentiments à propos des forts qui sont supérieur.

    La femme, selon Nietzsche, se doit d’être dominé et son égalité avec les hommes est une aberration.

    Penser comme un faible et un esclave, c’est être un médiocre et un dégénéré.

    Ma question : Quel place pour le véganisme dans un monde qui adule Nietzsche ?
    (Quel place pour n’importe quels formes d’égalité, d’ailleurs….)

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  5. Récemment, j’ai discuté avec d’autres vegan… J’ai vu passé du « les handicapés ne sont pas importants », « on peux tuer pour la défense des animaux, nous en avons e droit morale ! », « nous pouvons humilier… » Etc..etc…

    Cela me donnerai presque envie de ne plus être vegan… (Heureusement, je sais faire la part des choses)

    Mais tout de même… Où que je sois je me sens oppressé, c’est vraiment une vie de merde…

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