La psychophobie, ça tue.

Elle s’appelait Anouk.
C’était une amie, et une camarade de lutte contre la psychophobie.
Elle est morte il y a trois semaines, à 42 ans.

J’ai hésité longtemps à raconter son histoire ici, parce que c’est SON histoire.
Et puis on m’a fait remarquer qu’elle n’avait pas hésité à témoigner à visage découvert des maltraitances psychiatriques qu’elle avait vécu, et qu’elle aurait très probablement voulu que son histoire puisse servir à d’autres.
Et peut-être que ça pourra – au moins – rendre sa mort un peu moins absurde.

Elle avait 42 ans.
Et elle est morte chez elle, d’un AVC ou d’une crise d’épilepsie qui a mal tourné.
Après un parcours complètement absurde de psychophobie médicale, de non-prise en compte de ses souffrances physiques et psychiques.
Un parcours qu’elle avait entrepris de dénoncer, et que je vais continuer à dénoncer ici, parce qu’elle ne peut plus le faire, mais qu’il est hors de question que sa voix s’éteigne avec elle.

Anouk, elle était bipolaire.
Elle trainait aussi un certain nombre de traumatismes avec elle, maltraitances familiales, mobbing à son boulot. Qui ne faisaient qu’ajouter à ses souffrances psychiques.

Ses souffrances, elles ont été prises en compte d’une manière tellement absurde que, si ça n’était aussi aussi moche, j’aurais envie de rire.
Et d’ailleurs, on en a ri. Avec Anouk. Parce que l’humour noir était souvent son rempart contre l’injustice.

Balance de l'injustice
La balance de l’Injustice
Parce qu’une plume pèse des fois plus qu’un kilo de plomb
(Crédit photo :
idée : Sarah Vorster
prise de vue : Chloé Debauges)

Février 2017. Elle se présente, d’elle-même, aux urgences psychiatriques de l’hôpital du Vinatier, à Lyon.
Elle est suicidaire, et elle cherche de l’aide pour ne pas faire de la merde.
La voyant boire du thé (oui, elle était prévoyante, Anouk. Quand elle savait qu’elle allait passer des plombes dans une salle d’attente, elle embarquait de quoi ne pas se dessécher. Un thermos de thé, en l’occurrence)… La psychiatre lui dit que « Il faut boire moins de thé, c’est un excitant, vous vous sentirez mieux ».
Vous ne voyez pas le rapport ?
Moi non plus.
Donc, face à une personne en pleine crise suicidaire, la préoccupation de base de la psychiatre, c’est… sa consommation de thé.
Je veux bien croire que le thé puisse éventuellement avoir un rôle dans un problème d’insomnie, mais… Ca n’est pas pour ça qu’Anouk venait. Elle venait parce qu’elle avait envie de crever.
Est-il besoin de le préciser : elle n’a pas eu l’aide nécessaire, ce soir là, aux urgences psychiatriques.
Elle est rentrée chez elle.
Le lendemain ou le surlendemain, elle faisait une tentative de suicide.
On lui a envoyé les secours, parce qu’elle nous avait parlé de sa TS, et qu’on ne voulait pas la laisser mourir en gardant les mains dans nos poches.

Emmenée sans ménagement par les secours, elle est amenée aux urgences de l’hopital Herriot.
Et ça n’était que le début du cauchemar :
Déshabillée sans aucun respect de son intimité, pour lui passer une blouse d’hôpital deux fois trop petite pour elle… (quand la grossophobie et la psychophobie se tiennent la main, ça donne ça…)
Contentionnée dans une « chambre » (qu’Anouk a toujours appelé une « cellule », et pour cause…).
Sans aucune réponse à ses appels, elle a fini par devoir uriner sous elle. La dignité, c’est tellement surfait.
Avec des liens aux poignets si serrés qu’elle s’est retrouvé avec une tendinite…
C’est là les seuls « soins » qu’elle a eu. Ils lui ont a peine demandé ce qu’elle avait pris. Aucune surveillance médicale à proprement parlé. Pas de lavage d’estomac. Rien. Juste rien. A part la sangler à un lit.

Inutile de préciser que dès qu’elle a retrouvé assez de contrôle sur elle-même pour « donner le change », elle a servi aux « soignant.e.s » (qui n’en ont vraiment que le nom, là), le discours qu’iels avaient envie d’entendre « Je n’ai plus envie de mourir, je suis partie en vrille parce que j’avais bu et que j’ai eu l’alcool triste, oui oui tout va bien, laissez moi rentrer maintenant ». Pour se tirer le plus vite possible de là.
Elle est ressortie en allant aussi mal qu’avant sa TS, sans avoir eu quoi que ce soit qui se rapproche d’une aide ou d’un soutien.
Pourtant, le site des urgences psychiatriques de l’hôpital Herriot mentionne, en tête de liste des « pathologies prises en charge », la crise suicidaire…

Cet épisode, Anouk l’évoque mieux que moi, dans son blog : lien
Et dans une vidéo qu’elle avait faite pour dénoncer la banalisation de la contention dans les médias, lorsque « Fort Boyard » a sorti son nouveau jeu, « L’Asile » : lien

Et le cauchemar ne s’arrête pas là.

En plus de ses troubles psychiques, Anouk avait des tumeurs dites « bénignes » (à ne pas confondre avec « sans gravité », vu qu’elles ont fini par la tuer) au cerveau.

Tumeurs qui ont mis des mois à être repérées, alors même qu’Anouk répétait aux médecins qu’elle se réveillait régulièrement avec du sang dans la bouche tellement elle s’était mordue dans son sommeil.
Elle était – à raison – persuadée de faire des crises d’épilepsie dans son sommeil.
Pendant des mois, la réponse aura été : « C’est psychologique ». Sans autre investigation.
Une « folle » ne peut évidemment pas avoir de problèmes physiques, n’est ce pas ? C’est forcément « dans sa tête » (on en a souvent ri, d’ailleurs, avec Anouk, sur cette expression « c’est dans ta tête », vu à quel point elle tombait totalement à propos concernant des tumeurs au cerveau…).
Quand finalement les tumeurs – et l’épilepsie qui allait avec – ont enfin été confirmées, ça n’est pas pour autant que la situation d’Anouk a été prise en compte correctement.
Même avec des tumeurs bien visibles au scanner, elle a continué d’avoir le message qu’elle « exagérait ».
Même quand les crises nocturnes ont laissé la place à de violentes crises diurnes.

Quelques jours avant sa mort, Anouk était aux urgences, après série de crises d’épilepsie suffisamment violentes et longues pour qu’elle refuse de laisser trainer la situation plus longtemps.
Enfin, aux urgences… Principalement « dans le couloir des urgences » (on remercie le manque de moyen des services d’urgence, hein !).
Epuisée par l’attente et le manque de sommeil (au bout de plus de 15h, ça se comprend un peu…), mise à bout de nerfs par le manque de considération du personnel soignants, elle a fini par sortir contre avis médical.
Et relater cette visite aux urgences sur son blog : lien

Tout au long de ce parcours médical, à chaque fois qu’elle essayait d’obtenir une copie de son dossier (pour pouvoir la transmettre à son médecin, ou tout simplement pour être au courant de ce qui lui arrivait, vu que les informations ne lui étaient données qu’au compte goutte « parce qu’elle était fragile, alors vous comprenez… »), elle a dû faire des pieds et des mains. Alors qu’avoir accès à son dossier médical est un droit.

Elle est morte quelques jours après cette dernière visite aux urgences.

Alors ouais, peut-être qu’une meilleure prise en charge n’aurait rien changé à l’issue fatale de sa maladie.
Peut-être que, même avec toute la bonne volonté du monde, il aurait été impossible de la soigner.
On ne le saura jamais, parce que les soins qu’elle a reçu ont été totalement déplorables.

Avant même sa mort, on l’avait tuée et enterrée.
Alors même qu’elle cherchait de l’aide, des soins, des solutions, on l’a enterrée sous la psychophobie, contre laquelle elle se battait et militait.

Anouk, c’était une amie.
Anouk, c’était une femme formidable, pleine d’humour malgré ses emmerdes.
Anouk, elle méritait tellement, tellement mieux que le mépris du corps médical…

Repose en paix, Anouk.
On continue le combat.

25 réflexions sur “La psychophobie, ça tue.

  1. Effectivement. Combien d’autres dans son cas ? Est-il possible, même envisageable de le savoir un jour (dans une société où la divergence mentale ne doit pas exister, qu’elle doit être entravée, cachetonnée, ségreguée et isolée par tous les moyens possibles) ?

    J’ai noté un truc : le but du système psychiatrique n’est pas du tout de prévenir le suicide. Lorsque les patients sont renvoyés chez eux avec leur traitement de dinosaure (qui provoque d’ailleurs fréquemment lui-même des envies suicidaires) et sans aucune réinsertion psychosociale, leurs blessures niées en permanence, leur personnalité détruite par la lobotomie chimique, ils ont tout le loisir de le faire.

    Et donc, ce qu’ils veulent prévenir ce n’est pas le suicide, mais l’expression des envies suicidaires (vues comme fondamentalement anormales et dérangeantes pour l’ordre social).

    L’hôpital psy conditionne les personnes à se comporter en biomasses dociles et soumises.

    Le plus grand crime contre le bio-pouvoir c’est bien de refuser la caricature de vie que celui-ci veut nous imposer.

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    1. Evite d’utiliser les néologismes du style « bio-pouvoir » quand tu t’exprimes en public, c’est le genre de formules qu’on trouve sur les réseaux complotistes et ça ouvre une brèche pour un opposant sophiste qui peux alors ridiculiser l’ensemble de ton message avec un commentaire d’une seule ligne, en faisant une association fallacieuse sur la base de ce mot pour t’infliger des opinions défavorables sans même se frotter aux 99% d’arguments qui sont autour. Ca peux paraitre débile (et ça l’est) mais c’est une méthode qui fonctionne très bien.

      Maintenant, pour le fait que leur volonté soit d’empêcher l’expression de tendances suicidaires je ne suis pas tout à fait d’accord.
      J’ai été hospitalisé en 2014 pour une volonté suicidaire, lorsque mon discours était « Cassez vous, foutez moi la paix et laissez moi crever. ».
      Aujourd’hui j’ai toujours envie de mourir, mais mon discours a changé, ma posture actuelle est que je faisais des tentatives de suicide parce que la vie me faisait beaucoup plus peur que la mort et que je n’en ferais plus jamais parce que l’HP me fait maintenant beaucoup plus peur que la vie ou la mort.
      Du coup, je ne me fait plus enfermer, sans volonté de passage à l’acte, pas de mise en danger, du coup ça va, ça j’ai le droit.

      En revanche, il est vrai que, si exprimer cette volonté de mort ne me fait plus enfermer, elle continue de me valoir énormément d’agressivité et de violence sociale. Et côté personnel médical encore et toujours le même discours castrateur et insultant qui vise à déresponsabiliser les patients au prétexte qu’ils n’auraient pas de volonté propre ou seraient trop cons pour juger correctement leur situation…

      Rendons aux dieux ce qui est odieux, le fond du problème est la morale abrahamique de nos sociétés. Mettre fin à ses jours est une insulte envers leur dieu, parce que notre vie ne nous appartient pas, elle appartient à leur grand barbu cosmique qui nous en a fait cadeau, refuser ce cadeau, c’est s’opposer à la volonté de dieu et c’est quelque chose que ces bâtards moralistes ne tolèrent pas, même ceux qui se revendiquent athée, tout en défendant les dogmes et la morale chrétienne.

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  2. Je suis en larmes. Parce que c’est insupportable. C’est insupportable cette violence. On encaisse une vie durant, entre les souffrances immédiatement induites par la différence neuro/psychique, par les mauvais traitements des autres et leur rejet, et pour finir on ne reçoit pas les soins dont on a pourtant besoin, une fois encore, par psychophobie. La preuve qu’on peut en mourir, de cette foutue psychophobie. Je suis horrifiée. Je ne m’étais pas trompée. Ma peur de mourir est justifiée. Je vais me battre. On va se battre. Pour qu’Anouk et tou-te-s les autres ne soient pas mort-e-s en vain. Mais pour l’instant je chiale. Et j’ai la rage. Repose en paix, Anouk.

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    1. Ils jouent à un jeu, et font se sentir coupables les perdants de ce jeu. C’est ignoble et inacceptable.
      Les choses vont devoir changer. Jouer a un jeu mortel, c’est se prendre pour la mort. On a pas à encaisser ça!!! Je suis au qébek, mais moi aussi j’ai connu un peu cela dans le passé. Vous me direz que le passé reste au passé. Mois je vous dit qu’au présent ce genre de jeu continue. Ils me diront de me mêler de mes affaires. Ce n’est plus une question ‘d’affaires’, ce sont des êtres humains qui en sont les victimes.

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      1. Tout à fait d’accord, quand je me plains de la psychiatrie auprès de mes proches ils me répondent sans cesse « C’était il y a des années, c’est bon, arrête de faire chier et passe à autre chose » sauf que, si mon hospitalisation a effectivement eu lieu il y a plus de 3 ans, ses conséquences me poursuivent encore aujourd’hui et je subit une oppression démesurée de la police et des autorités au prétexte que que je ne respecte pas les gens, que je les insulte ou que je leur cogne dessus.

        En soit ils ont raison, c’est parfaitement vrai que je suis devenu un énorme connard alcoolique et violent, un tas de merde marginal qui pose des problèmes à tout le monde. J’en ai parfaitement conscience et je suis le premier à me haïr pour ça.
        Sauf que ça c’est aujourd’hui. Avant d’aller en HP j’étais un militant associatif avec un sérieux problème de co-dépendance qui me rendait intolérable la souffrance d’autrui à tel point que, 5 ans avant l’HP, j’avais été réformé P4 de l’armée au motif que j’étais « trop gentil et trop sensible pour le milieu militaire »

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      2. Dans mon texte https://leresiduedesante.wordpress.com/2017/11/21/lamour-arbitraire/ , je propose une valeur: ne pas punir, mais ne pas oublier.

        Sur cette planète, je me dis, que si les autres ne peuvent pas m’enseigner, c’est à moi à leur enseigner. Vous avez été trahi par ce système qui prétend tout gérer, par ce système qui prétend tout comprendre et tout connaitre. Et maintenant que ce système vous a endommagé, vous devez vous rebâtir. C’est injuste, et c’est pas comme ça que ça devrait être. Mais sur cette planète, en 2017, les ****** sont ceux qui décident des valeurs humaines. Et ceux qui décident des valeurs humaines, ont décidés entre-autres que la violence c’est acceptable à condition qu’elle ne puisse pas se faire mesurer. Moi je trouve la violence inacceptable pour ce quelle est. Mais les ****** ont aussi poussé l’audace à juger la personne plutôt que l’acte. Mais juger qu’un acte est punissable, ça devrait vouloir dire de faire des transformations sociétales pour éviter que l’acte réémerge du néant pour venir nous envahir à nouveau. Évidemment ce n’est pas ce qu’ils font, parce que spirituellement, ils sont eux le néant, ou en voie de l’être.

        J’ai moi aussi été rongé par le passé. Et maintenant, j’ai décidé de vivre au présent. Je n’ai pas oublié, mais je ne vais pas punir. J’essaie plutôt d’enseigner. C’est pour ça que j’ai commencé un weblog.

        Je ne connais pas le chemin que vous devrez parcourir pour vous rebâtir, ou si vous voulez vous rebâtir, mais je vous souhaite bonne chance tout de même.

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  3. Je suis en train de parcourir son blog et j’aimerai savoir si tu sais si quelqu’un à pu récupérer cette adresse chez Gmail amaretasu.suzume, il semble qu’elle maintenait une liste blanche et une liste noire de praticiens qui pourrai servir à pas mal d’entre-nous.
    Je met le lien de l’article dans le lien du pseudo.

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  4. je suis outrée, écoeurée … j’ai des frissons de dégout pour eux, d’empathie pour ton amie Anouk dont je découvre la vie et la mort maintenant … et pas étonnée … j’ai eu une situation moins grave vu que je suis en vie… de l’urticaire chronique défini comme psychologique vu ma situation personnelle (profil fragilisé par deuils, divorce violent, etc…) sans chercher plus loin que le psy.. malgré le fait que j’avais des réactions à certaines substances (aliments + latex) … j’ai finit par magouiller pour me faire prescrire des tests en allergo à l’hosto .. tests qui se sont révélés positifs ++++++ sur pleins de choses … là je suis en éviction ananas/latex/mangue/arachides … avec la dermato qui me file un médoc d’urgence au cas où ma gorge décide un jour de gonfler trop vu l’importance de mon urticaire dés que je consomme des arachides .. ben oui madame, faites vous aider, c’est psy !!! mentalité de merde vraiment … toutes mes pensées pour ton amie Anouk … que son combat n’ait pas été vain …

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  5. eh bien non, il semble que malgré le caractère reconnu de ton blog (un article du Nouvel Obs, ça compte), le titre de l’article ne convienne pas au sujet, les Wikipompiers (ou Wikipoliciers je dirais) considérant parfois la liberté de ton comme un manque de neutralité. C’est bien dommage, il semble que les normes régissant les encyclopédies en ligne dépassent la simple volonté de permettre l’accès à une liberté d’information supérieure.

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  6. PPPs : Petite clarification, Saul dit qu’il n’est pas assez nombriliste pour voir un psy, mais ce qui est important c’est le contexte. Il le dit après avoir vu Hamlin dans une état déplorable et tout est sous-entendu que c’est la faute au fait qu’il voit un psy.
    En gros se complais dans la dépression plutôt que de se bouger le cul pour aller mieux. ( Du déjà entendu pas nos ami*e*s psychophobe, non ?)

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  7. Récemment une association (dont je ne me souviens plus le nom) à fleuri en France et veut changer le système psychiatrique… J’ai moi-même été hospitalisé et malgré mon bon vouloir, je n’étais pas rassurer… En fait, une chose me gêne… Je souffre de TB depuis des années et je prends énormément de médicaments qui sont plus ou moins efficace, mais là n’est pas le propos.

    Non, ce qui me chagrine, c’est de voir, encore aujourd’hui dans la vie réelle et même virtuelle (comme les séries) une vision « haineuse » même sans le vouloir du monde des maladies neuro-psy.

    Exemple, dans Better Call Saul, que j’apprécie pourtant, il est assez sous-entendu que les maladies psy ne sont pas des maladies. « Non, monsieur le juge, il souffre d’une maladie physique, il n’est pas fou ! »
    Voilà, en gros je souffre, j’ai 26 ans et j’ai passé mon enfance et mon adolescence à souffrir et à faire des aller et retours à l’hop, mais non, je ne suis pas malade… Juste fou. Donc quoi, je suis un sous-citoyen ? Une sous-merde ?

    Breff, je prends sur moi et n’en parle à personne, mais je subit tout les jours ce genres de choses… Pour qu’on me laisse tranquille (car cacher ma maladie… Pardon, « ma folie », n’est pas facile), je dis simplement au gens que j’ai un problème neurologique genre épilepsie etc…

    Et mon deuxième coup de gueule… Pourquoi nous n’avons pas de « vrais hôpitaux » ? La manière dont se passe les choses dans les « vrais hôpitaux » peut parfaitement être dans les « faux hôpitaux psy » avec bien sûr quelques ajustements… Mais bon, non ne sommes pas de vrais malades (oui, j’ai entendu des soignants d’hôpitaux dénigrer les hôpitaux psychiatriques en disant à leur collègue « Ah, tu travaillais dans un HP ? Eh bien tu va enfin pouvoir t’occuper de vraies malades ! ») et comme le dit si bien Saul Goodman quand on lui propose d’aller voir un psy « nous ne faisons que nous regarder le nombril », (Je prends cette exemple, simplement parce qu’elle est récente, sinon, j’en ai tout un tas…) ou que nous nous complaisons dans nos malheurs…

    Je prends des médicaments TRES fort avec des effets secondaires assez handicapants (moi que quand je ne les prends pas ceci-dit), je fais des efforts monstres même souffrant pendant des crises etc..etc … et en plus je dois me coltiner les préjuger du monde qui nous entourent… Je vis dans le secret comme si j’étais coupable de quelque chose… Et cela ne m’aide absolument pas dans mon combat contre ma maladie… Pardon, « folie ».

    Mais après tout, tout ça, c’est dans la tête…

    Ps : Je souffre plus que de bipo en vérité mais j’ai préféré réduire et simplifier.
    PPs : Pardon pour les fautes, je ne me suis ni relu et je n’ai même pas fait attention à mon orthographe en écrivant, trop crevé.

    (Désolé si ce message est doublon, je crois que ça a buger, si c’est le cas, je veux bien qu’il soit supprimer svp :x)

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  8. Oh et petite digression (Je sais que peu de gens vont lire mes messages, je les aient écris surtout pour moi…. Comme je n’ai personne à qui raconter tout cela), mais le psychiatre qui me suivait déménage loin de chez, si trop loin, je risque de changer de psy…. Et honnêtement, je n’ai pas envie de tomber sur un odieux connards qui va me dire que je n’ai aucune maladie, va me bombarder d’anti-dépresseur inefficace et se sera repartie pour des années d’enfer, littéralement.

    En ce moment, moi, je suis sous 600mg de quiétapine, 35mg de xéroquel, 25mg de je ne sais plus le nom de ce foutu médoc et la flemme de descendre…

    Ce « cocktail » de médoc n’est pas parfait, mais à eu de grandes efficacités sur beaucoup de mes symptômes, malgré les effets secondaires gênant.

    Si par malheur, ce que je prédit (craint) s’avérais exact (le retour au déni et à l’errance médicale comme je l’ai subit tant d’années), je pense que cette fois-ci, je n’y survivrai pas…

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